Effets de la foudre

A chaque instant, près de 2000 orages éclatent aux quatre coins de la planète et l’on dénombre annuellement des milliers d’accidents dus aux effets directs ou indirects de la foudre. D‘où vient ce phénomène et qui concerne-t-il ?

Les quatre types de décharges de foudre

Exemples de toitures et d’un clocher d’église endommagés après un foudroiement

Exemples de destructions de tableaux électriques

Exemples de destructions d’équipements dans une habitation après un foudroiement

Exemples de destruction de circuites intégrés

Effets de la foudre sur le corps humain

La foudre est une décharge électrique d’origine atmosphérique qui peut être intranuage, internuage, dans l’air ou entre un nuage et le sol.

Dans nos régions, l’éclair au sol n’intervient qu’une fois sur quatre environ ; il est toujours précédé et souvent suivi de décharges intranuages ou internuages.

Les nuages orageux appelés cumulonimbus créent des conditions météorologiques favorables à l’accumulation de charges électriques.  Un cumulonimbus contient dans sa partie supérieure des cristaux de glace chargés positivement et dans sa base des gouttelettes d’eau chargées négativement ; une séparation de charges qui est provoquée par les turbulences atmosphériques. Un champ électrique très intense se produit alors entre ces charges. Lorsqu’il atteint une certaine limite, ce champ électrique provoque une ou plusieurs décharges électriques soit entre nuage, soit entre le nuage et le sol (coup de foudre).

Au moment de l’impact au sol, la puissance électrique développée est considérable (courants impulsionnels de dizaines, voire de centaines de kiloampères de crête, courant moyen en Belgique de 25 kA ; tension électrique nuage-sol de l’ordre d’une centaine de millions de volts). Dans le canal de foudre règne une température de 30 000 °C et une pression axiale pouvant atteindre mille fois la pression atmosphérique. Toutefois, comme les chocs de foudre sont très fugitifs (durées allant d’un dixième de milliseconde à un centième de seconde, rarement davantage), l’énergie libérée est limitée.

Comme tout courant électrique, le courant de foudre suit les lois de l’électromagnétisme.

Ses effets sont fonction de la conductivité des matériaux traversés. Ils sont :

  • électriques: différences de potentiel importantes sur de faibles distances provoquant des  claquages locaux ; ces tensions présentent un grave danger pour les êtres vivants (tensions de contact et tensions de pas) ;
  • thermiques (dégagement de chaleur) : la foudre peut provoquer la fusion des parties métalliques ; certains coups, de plus longue durée, peuvent enflammer du bois sec et provoquer des incendies ; on assiste à l’éclatement explosif d’arbres (cf. figure 3, référence [1]), de mâts mauvais conducteurs, de poutres ou d’éléments d’édifices (cf. figure 4, référence [1]), là où s’accumule l’humidité (fortes densités de courant).
  • électrodynamiques (forces) : entre conducteurs parallèles parcourus par des courants de même sens s’exercent des forces d’attraction (par exemple, descente de paratonnerre et descente de gouttière) entraînant des contraintes mécaniques qui les déforment ;
  • électromagnétiques: notamment, le couplage par champ magnétique (exemple : boucles d’induction dans l’installation) ;
  • électrochimiques (par décomposition galvanique lente), corrosion consécutive à des courants circulant sur les conducteurs enterrés ;
  • acoustiques (tonnerre et ondes de pression) : bris de vitres possibles à quelques mètres du point d’impact ;
  • physiologiques: ils vont du simple éblouissement au foudroiement immédiat en passant par des chocs nerveux, des cécités (atteintes de la rétine, cataracte), des surdités (perforation du tympan), des paralysies, des pertes de connaissance, des comas momentanés ou prolongés…

Les effets de la foudre peuvent se cumuler. Le tableau suivant présente les pertes et dommages pouvant se produire sur des structures habituelles. Comme il est impossible d’inhiber les décharges de foudre, il y a lieu d’appliquer des mesures de protection efficaces en préparant, pour le courant de foudre, le chemin conducteur, aussi direct que possible, vers la terre.

Le tableau suivant présente les pertes et dommages pouvant se produire sur les structures habituelles :

Type de structure selon sa fonction et/ou son contenu

Effets de la foudre

Locaux d’habitation

Perforation des installations électriques, incendie et dommages matériels. Dommages normalement limités aux objets exposés au point d’impact au cheminement du courant de foudre.

Défaillances des matériels électriques et électroniques et des réseaux (par exemple, téléviseurs, ordinateurs, modems, téléphones…)

Fermes

Risque primaire d’incendie et saut de tension dangereux en plus des dommages matériels.

Risque secondaire dû à la perte de l’alimentation et danger de mort pour le bétail en raison de la tension de pas et de la défaillance de la commande électronique de ventilation et de la distribution de nourriture.

Théâtres, hôtels, écoles, magasins, zones sportives

Dommages dans l’installation électrique (par exemple éclairage) susceptibles de provoquer la panique.

Défaillances des alarmes incendie et retard des mesures anti-incendie.

Banques, compagnies d’assurance, compagnies commerciales…

Comme dans la case ci-dessus avec, en complément, problèmes dus à la perte de communications, défaillances des ordinateurs et pertes de données.

Hôpitaux, nurseries, prisons

Comme dans les deux cases ci-dessus avec, en complément, problèmes de personnes en soins intensifs et difficultés à évacuer des personnes impotentes.

Industries

Effets complémentaires en fonction des produits fabriqués allant de la dégradation mineure aux dégâts inacceptables avec pertes de production.

Musées et sites archéologiques, églises, mosquées…

Pertes irremplaçables de l’héritage culturel

Communications et production de puissance

Conséquences d’incendie et d’explosion pour le site et son environnement.

Usines d’artifices, dépôts de munitions

Pertes inacceptables de service pour le public.

Usines chimiques, raffineries, sites nucléaires, laboratoires et sites biochimiques

Incendie et dysfonctionnement sur le site avec des conséquences nuisibles pour l’environnement local et global.

(d’après le tableau 1 de la norme NBN EN 62305-1)